dimanche 24 janvier 2010

Réflexions

J'étais sur le point de refaire un article sur la douleur de la rupture, mais je crois que, même si je le ressens, je commence à m'en lasser. Je fais mon possible pour arrêter de me lamenter à cause de M.Snob (j'ai bien l'impression qu'un nouveau surnom vient de naître), mais c'est plus difficile que ce que je croyais.

Parce que soyons franches (oui, désolée messieurs, mais à moins que vous ne vous soyez faits plaquer par un homme, je ne pense pas que vous puissiez vous identifier dans les lignes qui suivent), après une rupture avec quelqu'un qui vous procure un immense sentiment de sécurité, la suite n'est pas particulièrement attrayante. On se retrouve dans Paris, en sous-vêtements à 180€ (qu'on a acheté trois jours avant de se faire plaquer, bravo la reconquête, c'était bien la peine, tiens), dans le froid, en se demandant où diable on va bien pouvoir trouver la seule personne avec un plaid capable de nous sortir de cette situation. Bon, c'est vrai, l'image n'est pas super, mais c'est toujours mieux que de dire "j'ai besoin d'une partie de sexualité endiablée avec un homme viril qui me fasse me sentir en sécurité, des intéressés ?". Un peu de classe, bon sang !
Surtout que je ne veux pas forcément parler des besoins féminins (cet endroit est en train de devenir un temple de la vulgarité...), mais plutôt ce stupide sentiment de vide qu'ont les femmes quand elles se retrouvent soudain à dormir seules "dans ce grand lit froid"(je suis sincèrement désolée...ça ne se reproduira plus, promis).
Afin de me pencher un peu plus sur la question, je me suis permis de faire une étude analytique sur le choix qui s'offre à nous maintenant, sur le trajet Saint-Lazare - Montrouge de la ligne 13. En gros, je me suis rincé l'oeil pendant demi-heure et j'ai cherché un prétexte afin de ne pas passer pour une obsédée psychopathe.

L'homme d'affaires qui sort du boulot. Costume Ralph Lauren, rasé de près, peau blême. Parisien. Un grand oui. Il se gratte le nez et porte une alliance. Raté.
(si, malgré l'alliance, il vous sourit et vous fait un clin d'oeil, double échec. Marié et Salaud. Sortez de la rame et attendez le prochain métro).

L'étudiant de base (tranche d'âge : 20 à 26). Mignon, décoiffé mais pas trop, barbe naissante. Pourquoi pas. La rame se remplit et il ne se lève pas du strapontin. Encore raté. Il y a assez de cons dans le monde, pas besoin d'en mettre un dans son lit.

L'accordéoniste slave. Huhu.

Et là, la rame brille soudain d'un éclat merveilleux. Le clone de M.Snob. Veste en velours noir, mocassins cirés, écharpe discrète, lèvres fines, cheveux bruns et frisés, regard légèrement hautain.
"S'il va jusqu'au terminus, je m'en fous, je lui donne mon numéro. C'est nul, je sais, mais je le fais." Il est descendu à Duroc.

Résultat de l'enquête nul.

Ce n'est pas une question de choix. La vraie question est la suivante : à quel moment est-on prêtes à faire le deuil d'une relation qui semblait merveilleuse et qui a changé notre vie ? Et comment passer à autre chose, ou à quelqu'un d'autre ? Ce genre de discours donne l'impression que notre seul but dans la vie est de courir d'un homme à l'autre jusqu'à ce qu'on trouve celui qui est prêt à se réveiller chaque matin à nos côtés malgré la mauvaise haleine matinale. Mais si ce n'est pas le cas, alors pourquoi choisit-on un partenaire de vie ?
En sortant d'une rupture comment faire, donc, pour savoir vraiment quand on est prêtes à passer à autre chose ? Dans les deux cas on a le mauvais rôle : soit on se dit que c'est trop frais pour penser à d'autes hommes, et on passe ses journées à penser à M.Snob, soit on trouve quelqu'un et on se sent coupables parce qu'on utilise l'un pour oublier l'autre. Et quand ça se finit, c'est lui qui nous surnomme Mlle Snob ou pire.

Et puis, on juge chaque homme qui a le malheur de s'intéresser à nous sur les critères auxquels on était habituées. Il n'est pas musicien, il n'a aucun goût, il fait des fautes d'orthographe, il n'aime pas les Beatles (ce qui reste inconcevable, quand même), c'est un porc, il pisse la porte ouverte, il n'est pas sortable, etc...

Quand je me dis que toutes mes relations futures vont se baser sur celle que j'ai eue avec M.Snob, ça me déprime profondément. Quand l'homme de nos rêves vient de nous quitter, on ne peut souhaiter qu'une seule chose.

Que le prochain, au moins, ne nous brise pas le coeur.

vendredi 22 janvier 2010

Hargne

Hier soir je suis allée courir.

Il faisait nuit et moi je courais, éclairée par les spots du stade, seule.

Hier soir j'avais mal.

Tous ces souvenirs, toutes ces épreuves qui reprenaient le dessus, chaque larme et chaque cri refoulé. Ces images que je n'ai jamais eues et celles que je n'aurai plus.

Hier soir je suis allée courir et je n'arrivais pas à m'arrêter. J'avais l'impression que tant que la douleur était présente, il fallait continuer, tenter de la semer dans le froid, de l'écraser sous mes pas.

Hier soir tandis que je courais, je voyais ton visage, je nous revoyais. Je repensais à ces projets et à combien j'y croyais encore. Au mal que tu as pu me faire, alors que je croyais que tu étais la seule personne qui ne pourrait jamais me blesser, qui savait à quel point j'avais souffert et qui n'oserait jamais en rajouter. Combien j'étais spéciale à tes yeux, avant. A toutes ces choses que tu m'as dites un jour, et qui sont devenues des mensonges quand tu les disais ces derniers mois. J'ai revu ce que tu as fait de moi après. Cette chose sans vie que je suis devenue quand tu m'as quittée. A quel point tu es toujours dans mon esprit encore maintenant, alors que ça va. La douleur que me provoque encore penser à toi.

Hier soir tandis que je courais, je me suis mise à te détester. Ca n'a duré que le temps de quelques tours de stade, mais je t'en ai voulu. Je t'ai détesté parce que tu m'as détruite et que toi tu allais bien. Parce que tu m'avais donné l'impression qu'une partie de ma vie pouvait aller bien, que j'avais fini par y croire et par baisser ma garde, et qu'à ce moment là tu m'as tout enlevé. Parce que le seul moment où j'ai été heureuse, c'est avec toi, et que j'aurais préféré ne jamais avoir connu ça, si c'est pour tout perdre après.

Hier soir, en pensant à toi, j'ai couru de plus en plus vite. Et un jour, j'arriverai à te semer.

mardi 19 janvier 2010

C'est parti

Pour être tout à fait sincère, ma vie n'a pas d'intérêt particulier. Je sais, pas génial comme introduction pour un endroit comme celui-ci.
Ceci est censé être le berceau d'un nouveau départ, une sorte de marque sur le sol avant de s'élancer. La direction reste encore à définir. Je ne sais pas quel instinct nous pousse à nous dire qu'on va changer de vie, ou du moins que cela est possible, après chaque expérience particulièrement douloureuse, et si cela est vraiment réalisable. Quand on a beaucoup subi, cela influence bien sûr notre vie, mais cela veut-il dire pour autant que l'on peut "prendre un nouveau départ" ? Parce que, en fin de comptes, si chaque expérience nous enrichit et qu'on en tire des leçons, on ne peut pas effacer et reprendre de zéro, mais continuer notre vie en tenant compte des erreurs et en essayant de ne plus refaire les mêmes. Et surtout, comment oublier ces blessures qui semblent nous poursuivre tout le long ? Comment faire taire certaines douleurs et croire qu'on est enfin capables de marcher sans peurs et sans regards en arrière ?
Je suis de ceux qui croient qu'elles ne partent jamais, et qu'on apprend à vivre avec comme on peut. Et je trouve ce point de vue parfaitement déprimant.

C'est pourquoi je tente l'expérience folle de "prendre un nouveau départ". Comme janvier se termine, on va laisser tomber le terme de "bonnes résolutions", mais ça y ressemble, d'un certain côté.

Premièrement, et cet endroit le prouve : se remettre à écrire. Bientôt deux ans que je n'écris plus une ligne juste pour le plaisir. Pas facile de s'y remettre, d'ailleurs, et encore moins en public. Mais, la plupart du temps, on écrit pour se faire lire, alors pourquoi pas ? (et voilà comment justifier le fait de se lancer dans la blogosphère !).

Deuxièmement : ne plus tomber amoureuse. Ca rend idiot, si si. Ca a l'air merveilleux, mais un beau jour on se retrouve à ranger des souvenirs dans une boîte d'escarpins à 200 euros et à passer la journée à se retenir de l'ouvrir en écoutant Damien Rice ou cette stupidité inventée par les filles appelée "notre chanson". On dort en caleçon et t-shirt trop grand en sniffant son oreiller pour essayer de retrouver des restes de parfum oubliés et on pleure en regardant des comédies romantiques.

Troisièmement : toujours chercher le point positif aux évènements. Par exemple, une rupture (comment avez-vous deviné ?), aussi stupide que ça puisse paraître, ça fait partie des choses les plus douloureuses. Mais perdre cinq kilos en trois jours grâce à ça (oui grâce, on a dit "positif") est une grande victoire ! Bon, après c'est sûr, il ne faut pas tenir compte de la perte de l'appétit et du sommeil, mais franchement je trouve que c'est bien joué.

Quatrièmement : arrêter de balancer son portable contre le mur après un appel de M.Snob. Les portables, c'est cher.

Cinquièmement : arrêter les snobs. Ou alors en format édulcoré. Après on devient comme eux, et on se fait détester par le reste du monde. Et puis on finit par faire des cadeaux hors de prix. Le snob, c'est cher. (Mais ne nous leurrons pas, le snob reste une très bonne option, au moins il est sortable, ce qui n'est pas le cas de tous les hommes)

Sixièmement : arrêter de caricaturer les gens. Il paraît que c'est vexant. Si si.

Septièmement : arrêter de fumer et faire du sport... Non, je plaisante.


Je ne veux pas dire, mais ça m'a l'air plutôt mal parti...




Ave !